
Imaginez flâner dans des villes anciennement bondées de touristes et découvrir qu’elles sont désertes, comme par magie. Cet été, une énigme étonnante planait au-dessus de plusieurs destinations touristiques. Mais où donc étaient passés les touristes ?
Un été hors du commun
Chaque année, les centres-villes de destinations populaires comme Paris, Barcelone ou Rome bourdonnent de visiteurs. Cette saison, le contraste était frappant. Les commerçants et restaurateurs ont remarqué une baisse vertigineuse de la fréquentation. Est-ce la pandémie de Covid-19 qui continue à jouer des tours imprévus au secteur touristique ? Ou bien des raisons plus subtiles sont-elles à l’œuvre ?
Un restaurateur parisien témoigne : « Je n’ai jamais vu les rues aussi vides un mois de juillet. Même pendant la pandémie, il y avait plus de monde ». Cette phrase résume le désarroi de nombreux professionnels dont la survie économique dépend du flux touristique.
L’impact de la pandémie continue
Il serait trop simpliste d’attribuer la situation uniquement à la Covid-19, mais son ombre plane indéniablement. Avec les restrictions de voyage qui ont perduré et la lenteur de la reprise du tourisme international, beaucoup de visiteurs potentiels ont opté pour des alternatives plus proches de chez eux, voire des vacances à domicile.
Les données montrent que de nombreux voyageurs, surtout américains et asiatiques, sont restés prudents et ont préféré attendre des conditions de voyage plus stables. Dans le même temps, les régions moins touchées par la crise sanitaire, offrant des paysages naturels et des activités de plein air, ont vu leur popularité augmenter, au détriment des grandes métropoles.
Des changements dans les habitudes touristiques
Au-delà de la pandémie, un changement plus profond semble se dessiner dans les préférences des touristes. Les préoccupations environnementales et le désir d’une expérience plus authentique peuvent orienter les choix. Alors que l’over-tourism et ses impacts négatifs ont fait les gros titres ces dernières années, les voyageurs recherchent de plus en plus des séjours moins frénétiques, favorisant des destinations rurales, moins fréquentées, mais tout aussi enrichissantes.
Prenons l’exemple de la Dordogne en France. Pendant que Paris se vidait, cette région a connu un afflux de voyageurs appréciant ses châteaux, ses rivières pittoresques et ses marchés locaux. Les habitudes changent, et le tourisme durable gagne en popularité.
En conclusion, le désert touristique de cet été dans les destinations habituelles ne résulte pas d’un seul facteur, mais d’un ensemble de circonstances et de transformations des comportements de voyage. Entre la longue traîne de la pandémie et une prise de conscience écologique croissante, les modèles de tourisme sont amenés à évoluer. La grande question reste de savoir si cette tendance est temporaire ou si nous assistons à une nouvelle norme dans le tourisme mondial. Les prochains étés le diront.